Venise, l'une des villes les plus romantiques et les plus belles du monde, qui abrite tant d'artistes et d'activités artistiques. Je suis tombée amoureux d'une ville dont je pensais ne jamais tomber amoureux. Ce voyage m'a vraiment rappelé à quel point l'art est puissant.
L'idée
Alors que je me trouvais sur le ferry qui me ramenait de Murano vers l'île principale, mon regard est tombé sur cette scène magnifique qui m'a rempli d'une telle admiration qu'à ce moment-là, j'ai compris à quel point cet endroit était magique. C'était comme la vision rêvée d'un homme ramant sur une mer d'or dans un royaume magique. C'est comme une peinture tirée d'un livre de fantaisie.
Venise c'est quelque chose d'autre, ça inspire des rêves et ça vous emmène dans un autre monde. C'est un endroit où l'on baigne dans la force de la volonté humaine de prospérer dans un environnement incroyablement hostile à la vie. C'est cette nature majestueuse que je voulais saisir.
La technique
Je voulais capturer le soleil parfaitement au centre car je savais que la lumière me donnerait ce magnifique rayon jaune qui oscille de l'arrière-plan au premier plan. Le résultat que j'ai réussi à saisir ne ressemblait à rien de ce que j'aurais pu espérer. Les couleurs dorées qui scintillent au dessus des vagues, et l'arrière-plan complètement assombri par une teinte visiblement bleue ont contribué à faire ressortir les couleurs les unes des autres et à apporter un plus aux différents éléments de la composition.
En ce qui concerne la composition, il y a un équilibre entre symétrie et asymétrie. Le soleil, au centre, définit l'axe de l'image, tandis que la structure de l'arrière-plan et les gondoliers de l'avant-plan donnent du rythme à l'ensemble, le tout s'assemblant pour créer quelque chose d'extraordinaire.
Bien que je croie qu'il faille enfreindre les règles artistiques courantes, en photographie, il est essentiel de garder à l'esprit la façon dont la composition est construite et comment elle raconte l'histoire de la photo. Dans cet exemple, il y a trois lignes dont il faut être conscient :
La ligne verticale centrée qui sépare l'image en deux, et nous aide à relier le haut (le ciel) au bas ;
La ligne d'horizon placée presque parfaitement au milieu de l'image, qui aide à séparer ce qui est en haut (le supérieur, le sacré...) et ce qui est en bas (les gens, les travailleurs, la terre et la mer) ;
Enfin, il y a un lien entre l'arrière-plan et le premier plan. La structure à l'arrière est presque de la même couleur que les gens à l'avant (si j'avais retouché la photo, j'aurais rendu cette similitude plus évidente), et il y a comme un amalgame de corpuscules à droite de la photo qui semble former un triangle. Les formes de base indiquent au spectateur où regarder, et celle-ci n'est pas une pure coïncidence. Du sommet de la flèche, au gondolier à gauche, et de nouveau à droite avec les deux bateaux, vous pouvez clairement voir le chemin que l'on prendrait en regardant cette photo.
Ci-dessous, une explication schématique de ce dont je parle :
Cette composition aide le spectateur à "lire" la photo et lui donne un sentiment de structure. C'est comme raconter une histoire : on commence par expliquer le contexte, on parle des personnages, on développe les enjeux et ainsi de suite jusqu'à ce que le ou les personnages principaux arrivent au point culminant et à la conclusion de tout. En photographie, l'œil reste la principale source de collecte d'informations, mais les mots sont remplacés par des images et les séquences que l'on suit pour "lire" l'image s'apparentent aux chapitres d'un livre.
Je n'ai jamais modifié cette photo, bien que le laboratoire ait probablement poussé le contraste un peu trop loin, donnant cet aspect doré accentué à la pièce. Mais la nature même de la scène était incroyable en soi. C'était tout ce que je pouvais espérer. Dans ma série sur Venise, je pense que c'est l'une de mes meilleures réalisations.
Il y avait un risque en prenant cette photo, à savoir que j'aurais pu avoir un arrière-plan délavé à cause du soleil. Pour compenser, j'ai considérablement réduit l'ouverture - à f/16 - ce qui m'a permis d'éliminer cet aspect délavé, mais aussi de faire en sorte que l'arrière-plan soit visible.
La difficulté avec les vieux appareils comme l'Olympus OM20 est que, s'ils ne sont pas manipulés correctement en manuel, l'image peut facilement devenir trop sombre ou floue. Il s'agit d'un long processus d'apprentissage de l'utilisation de votre film, de votre objectif et de votre appareil photo pour obtenir ce que vous recherchez (ou pas, la nature imprévisible du film est également incroyable). C'est tout cela qui rend la photographie argentique encore plus passionnante. J'ai la chance d'avoir eu beaucoup d'expérience avec cette configuration, et pendant mon voyage à Venise, j'ai considérablement affiné mes connaissances et mes compétences.
Outils
Appareil photo : Olympus OM20
Objectifs : 50 mm f/1.8-16
Film : Kodak Gold 200
Comments