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La fin

Je pense que je me souviendrai toujours de ce jour. C'était à Bergame, en Italie, et le monde déraillait à cause du Covid-19. C'était le dernier jour où nous pouvions sortir, et tous les gens avec qui j'étais venu en Italie étaient partis. J'étais seule. Seul à la maison, mais aussi seul dans les rues.



L'idée

Bergame est une belle ville qui profite de sa ville historique qui domine le centre ville plus récent. En arrivant à Bergame, j'ai été un peu déçu par cette architecture moderne qui ne transpire pas vraiment l'humanité. Pas de jolies boutiques, de ruelles ou de boulevards à parcourir. Seulement cette grande et intimidante route allant de la gare aux pieds du mont.


En bas de la ville, j'ai été stupéfait qu'il n'y ait personne pour me dire s'il y avait des funiculaires disponibles pour monter, jusqu'à ce que je trouve finalement quelqu'un qui m'informe qu'en raison de la situation, aucun funiculaire ne me permettrait d'arpenter le mont. Je pense que le fait de remonter seul ces rues médiévales m'a véritablement aidé à me mettre dans une ambiance créative en imaginant toutes les personnes qui ont emprunté les mêmes chemins tout au long de l'histoire de la citadelle. Une fois arrivé là-haut, alors qu'on pouvait entendre le léger bruit du fond de la ville d'en bas, je suis resté bouche bée devant le spectacle qui s'offrait à moi. Une nappe de brouillard drapant la ville en contrebas accentuait le sentiment de "fin du monde". Je savais que cette photo serait en noir et blanc parce que je voulais exagérer le sentiment de vide que je ressentais à ce moment-là transmis par le drap blanc qui recouvrait la ville.


On a l'impression que la ville n'en finit pas, et pourtant qu'elle est si petite comparée à l'immensité du ciel qui l'écrase.


En redescendant, j'avais cette image en tête, et une fois que j'étais là, dans les rues qui me semblaient si petites il y a quelques minutes, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'insignifiance de nous tous et de tout cela.


J'ai jeté un dernier coup d'œil à la cité médiévale et j'ai réalisé que pour ceux qui se dressent au-dessus des autres, les gens comme nous ressemblent à de minuscules fourmis qui s'agitent dans un monde qu'elles ne peuvent vraiment pas comprendre. Mais j'ai aussi compris que le chemin vers le bas est toujours plus facile que le chemin ascendant.


La technique

Pour cette photo, j'ai fait ce que vous ne devriez pas faire. C'est-à-dire ouvrir le diaphragme à f 5.0 et photographier à 1/100. Le contraste est superbe, mais les détails sont perdus dans la photo. Le bokeh, le manque de détails et l'instabilité de la photo donnent, à mon avis, un sentiment de surréalisme. Que cela n'est pas la réalité. La photo est mieux vue de loin, en raison de la vision de grandeur qu'elle procure.


Outils

Appareil photo : Canon 1300D

Objectif : 18-55 mm

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